Présentation de l’exposition « Montagnes sacrées. Sites, paysages, parcours rituels. »

L’exposition a un caractère documentaire : elle présente 70 photographies prises par les chercheurs qui ont participé à ce travail sur leur terrain ; elles sont accompagnées de textes destinés à les identifier et à les replacer dans leur contexte culturel. Elle été réalisée dans le cadre du programme « Nature(s) et religion(s) » du LabEx SMS (Structuration des Mondes Sociaux) par six membres du Centre d’Anthropologie Sociale (LISST) et un historien du Mexique ancien, membre du Centre d’Etudes Ibériques et Ibéro-Américaines de l’Université de Toulouse 2.

Le but du programme « Nature(s) et religion(s) » est de réfléchir, dans une perspective comparative, aux relations entre les représentations et les pratiques religieuses et le type de rapports qu’une société institue avec son environnement, dans l’objectif de mieux cerner ce qu’est la « nature » pour la population étudiée. L’exposition présente un aspect de ce travail collectif. Les photographies qui y sont présentées ont été prises dans des zones montagneuses situées dans différentes parties du monde mais faisant toutes l’objet d’un fort investissement religieux et rituel : le massif de Montserrat en Espagne, le Mont Fuji au Japon, le Pic du Sud en Chine, le Grand canyon, lieu de pèlerinage des Indiens Hopi d’Arizona, la partie des Andes boliviennes où vivent les Indiens Aymaras, le Mont Tlaloc, lieu de culte du dieu du même nom dans le Mexique préhispanique.

Les montagnes sont une composante du milieu terrestre très souvent valorisée religieusement. Le but de l’exposition n’est pas d’élucider les raisons de la récurrence de cette valorisation religieuse (qui a parfois été présentée comme un invariant culturel) mais de donner à voir les justifications qui en sont données dans chacune des sociétés étudiées.

Aussi l’exposition évoque-t’elle les spécificités des contextes religieux où s’inscrivent ces sites, les pratiques rituelles qui s’y déroulent, les puissances non humaines avec lesquelles les humains y communiquent. Elle donne aussi à voir les traits de l’environnement qui sont valorisés dans chacune des cultures considérées : sommet de la montagne, grottes ou failles, roches que l’on perçoit comme des êtres vivants et puissants ou que l’on dit avoir été façonnées par des puissances non humaines. Elle montre enfin les modalités concrètes de l’insertion du religieux dans le milieu physique : sanctuaires imposants ou modestes oratoires, chemins de pèlerinage, inscriptions sur des roches, offrandes plus ou moins pérennes déposées dans les endroits auxquels les populations locales confèrent une sacralité particulière. Toutes ces marques, plus ou moins visibles, contribuent à donner au paysage son sens religieux. Ce paysage est parfois représenté dans des peintures ou des dessins qui contribuent à informer le regard que l’on porte sur le site et c’est pourquoi certaines figurent dans les photographies présentées dans l’exposition.

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