
• 1er décembre 2017 – 10h / 17h
• Poitiers, faculté des Sciences humaines et arts, hôtel Berthelot, salle Berger
24 rue de la chaîne – Bât. E13 – RdC
• La participation à cet atelier est proposée en tant que Sensibilisation à la Recherche (UE 9) ou Atelier du laboratoire CESCM (UE 4) pour tous les étudiants en master CHPS, spécialité Civilisation médiévale.
Ouvert à tous les étudiants.
Présentation de l’étude
Assurément moins médiatisée et moins célèbre que sa voisine Notre-Dame-La-Grande, et bien qu’amputée des étages de son clocher et d’une partie de sa nef, la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers est un édifice de première importance pour la période romane. Sa mise en œuvre au XIe siècle témoigne à la fois des ambitions d’une communauté de chanoines prestigieuse et puissante, dont l’abbé laïc était le comte de Poitiers, duc d’Aquitaine, mais aussi des nécessités d’adaptation à un site à l’histoire longue qui s’ancre sur le tombeau d’Hilaire, premier saint évêque de Poitiers.
En 1982, Marie-Thérèse Camus a consacré à cet édifice une importante étude qui en a précisé la chronologie[1]. Restée unique, cette étude a été développée par des compléments sur la tour-porche, les chapiteaux, les peintures du rond-point du chevet à l’occasion de leur découverte[2]. Depuis 30 ans, les travaux des historiens sur le chapitre de chanoines, sur les ducs d’Aquitaine, ou encore le culte de saint Hilaire, mais aussi les recherches sur les peintures du chevet et les investigations des archéologues sur le quartier canonial ont renouvelé notre vision du site et de son histoire. En outre, les recherches sur l’architecture du XIe siècle ont profondément modifié notre connaissance du paysage artistique de cette période.
Une nouvelle étude de la collégiale Saint-Hilaire peut être aujourd’hui envisagée à nouveaux frais, profitant notamment des données nouvelles fournies par le recours aux nouvelles technologies mais aussi aux relevés du bâti. Il ne s’agit pas de faire table rase des travaux antérieurs, bien au contraire, mais de proposer un aggionamento des connaissances sur cet édifice et de l’inscrire dans une approche pluridisciplinaire afin de préciser les enjeux de la construction et du décor, leur place dans l’art des XIe-XIIe siècles ou encore d’inscrire l’édifice et ses annexes dans l’histoire de la ville de Poitiers. On se concentrera tout particulièrement sur la période IVe-XIIe siècle qui, non seulement correspond à la construction du gros-œuvre, à l’apogée du chapitre, mais se révèle surtout d’une cohérence impressionnante.
Dans un premier temps, on s’intéressera en particulier à l’architecture. Outre l’affinement de la chronologie et des étapes de chantier, plusieurs questions sous-tendront l’étude architecturale : Quelle relation entretiennent l’édifice et le chantier roman avec le(s) édifice(s) antérieur(s) ? Quelle place pour le culte de saint Hilaire ? Comment interpréter la cérémonie de dédicace de 1049 par rapport à la construction romane ? La place de la tour-porche et celle du chevet à déambulatoire seront également précisées à la lumière des études récentes sur les édifices de la vallée de la Loire de la première moitié du XIe siècle ou plus méridionaux. Il s’agira aussi d’interroger une chronologie relative et de préciser les rapprochements avec des monuments voisins datés de la même période tels que Notre-Dame-la-Grande, Sainte-Radegonde, Saint-Savin, Saint-Nicolas, Montierneuf. On s’interrogera aussi sur la mise en œuvre des maçonneries comme du recours à la pierre de taille (évolution, usages différenciés perceptibles sur le bâtiment). Enfin la question de la réception de la tradition basilicale et son évolution, concomitante à l’introduction de la travée-cellule et du voûtement constituera un axe important de la réflexion.
Programme
En préambule à ce vaste chantier une première étape est proposée sous la forme d’un atelier. Largement basé sur l’échange et la discussion, celui-ci s’organise en trois temps.
Un premier est consacré à la présentation par les différents intervenants d’un certain nombre de dossiers qu’ils maîtrisent et/ou des travaux en cours constituant des études de cas afin de nourrir la réflexion sur Saint‑Hilaire. Dans un deuxième temps, une visite sur le site de Saint-Hilaire permet d’apprécier au plus près l’édifice et les problématiques qui s’en dégagent. Enfin, un troisième temps est dédié à une discussion générale.
Matinée
10h / 12h
Présentation du projet : La collégiale Saint-Hilaire et ses chanoines
• Éric Sparhubert (Criham, Université de Limoges) et Cécile Voyer (CESCM, Université de Poitiers)
Avec la participation de Marie-Thérèse Camus (CESCM) et Quitterie Cazes (Framespa, Université de Toulouse – Jean Jaurès).
Études de cas, comparatismes, réflexions
• Anastasiya Chevalier-Shmauhanets (ArScAn-THEMAM, Université Paris Nanterre)
Les nefs des églises rurales paroissiales du diocèse de Rouen (XIe-XIIe siècle)
• Thomas Pouyet (Université François-Rabelais, Tours)
La tour-porche de l’abbaye Saint-Paul de Cormery
• Daniel Prigent (ArTeHiS)
Techniques de construction et de mise en œuvre de la pierre à l’époque romane, études comparées entre Anjou et Poitou
Après-midi
14h-17h
Visite de la collégiale
Table ronde
[1] Marie-Thérèse Camus, « La reconstruction de Saint-Hilaire-le-Grand à l’époque romane », Cahiers de Civilisation médiévale, t. 25, 1982, p. 101-120 et p. 239-271.
[2] Marie-Thérèse Camus, « Tours-porches et fonction d’accueil dans les églises du Poitou au XIe siècle », Avant-nefs et espaces d’accueil dans l’église entre le IVe et le XIIe siècle, Chr. Sapin dir., Paris, 2002 p. 260-280. Eadem, « Les chapiteaux peints du chœur de Saint-Hilaire », L’acanthe dans la sculpture monumentale de l’antiquité à la Renaissance, Paris, 1993, p. 297-312 ; Sculpture romane du Poitou. Les grands chantiers du XIe siècle, Paris, 1992 ; « À propos de trois découvertes récentes : images de l’Apocalypse à Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, Cahiers de Civilisation médiévale, t. 32, 1989, p. 125-134.
Informations complémentaires
À consulter
> Programme
Contact
Cécile Voyer
cecile.voyer@univ-poitiers.fr