Museumexperts, organisateur du SimeSitem, salon international des professionnels de la culture et de l’innovation, organisait au musée du Louvre la première édition du festival « Musées (em)portables ». Par ce festival inédit, l’organisateur, Jean François Grunfeld, voulait valoriser les musées à travers les nouveaux usages faits par les téléphones portables. La consigne était simple : filmer un musée, n’importe lequel, avec un appareil mobile et envoyer une vidéo n’excédant pas 3 minutes. Le contenu devait être original et proposer un regard peu commun sur un musée.
Toute la promotion du master 2 professionnel Patrimoines et Multimédia de Poitiers a répondu à l’appel de M. Grunfeld, venu nous présenter le festival en début de semestre. Guyome Simmonet de la Boite à Films à Niort nous a également aidé tout au long du processus.
J’ai décidé de faire mon film au Muséum d’histoire naturelle de Nantes où j’étais gardien au moment du tournage. Arrivé un soir à la fermeture du muséum j’ai demandé à un veilleur de nuit de me prêter sa lampe torche afin de déambuler la nuit dans le musée. Je me suis laissé porter par les différentes atmosphères des salles : le calme de l’exposition temporaire, normalement prisée par les enfants (exposition Très Toucher) ou le scintillement des pierres de la galerie de minéralogie. Finalement, l’atmosphère la plus captivante était celle de la galerie de zoologie. Un énorme squelette de baleine surplombe la salle, les vitrines longeant les quatre murs sont remplies d’animaux naturalisés, tantôt paisibles, tantôt effrayants. La magie opère automatiquement et on se laisse envahir par un sentiment de mystère.
J’ai filmé pendant plus d’une heure, le travail de montage a donc été laborieux pour respecter les 3 minutes ! J’ai décidé, avec un ami ingénieur du son à Rennes, Christophe Palud, de composer une musique qui plongerait le spectateur dans une ambiance particulière, permettant de le capter et de lui transmettre les sentiments que j’ai pu ressentir sur place, dans le noir. Le résultat est une musique inquiétante, ponctuée de sons d’animaux qui paraissent venir de l’au-delà mais qui rythme aussi le film.
Le jury m’a accordé le second prix de ce festival, derrière un film réalisé au musée de la Résistance et de la Déportation. Ce prix, remis par le directeur général de l’ICOM (Conseil international des musées, sous l’égide de l’UNESCO), récompensait « l’appropriation et le regard décalé, inédit et chaleureux, mystérieux » du film que j’ai intitulé « Qui veille sur les veilleurs ? »
Ce festival a été l’occasion de prouver que l’appropriation de ces nouvelles technologies pour la création est tout à fait possible sans formation préalable dans les domaines de l’audiovisuel ou du montage. J’encourage ainsi toute personne à oser répondre à des festivals et à s’essayer dans ces domaines. Musées (em)portalbes, rentrant parfaitement dans les problématiques du master 2 pro Patrimoines et Multimédia, a ainsi été l’occasion de rajouter une corde à mon arc !
Ronan German, étudiant du Master 2 professionnel Patrimoines et Multimédia